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Fueillet. lxxxii
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rays prennent les tendres pensees des ieu⸗
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nes. En mes mains ie tien la harpe et le plec⸗
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tre sonore/ luz/ ou aultre instrument qui
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se ioue a la touche Autour de moy et iouste
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moy se siet la molle tourbe et compaignie
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des ieunes. Les blandicieux choraulles et
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menestriers chantent doulces chansons et dictiez
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deuant ma statue. Et iouste moy est vne fen⸗
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me saulteresse auecques sa harpe faconde. Et
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pourtant quelle est seur de dieu les folles mena
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des luy rendent sacrees solennitez adorations et
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veux Le cheualier aussi qui suyt mes banie
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res viura franc et ne sera subiect a aucuns la⸗
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beurs: mais vsera de liberte. Car il nest
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point contrainct de obiecter sa teste aux cru
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elles procelles des vens: ne de courir la mer
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Vng cheualier qui ayme luxure et volup⸗
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tuosite iamais ne orra les estonnemens de
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guerre ne les tristes classiques du dieu mars
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Et quiconques me suyt et comite il ne am⸗
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bule point par dur sentier: mais experimen
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tera toutes doulces et plaisantes amours.
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Ceulx qui iadis ont desprise mes admon⸗
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nestemens il ont clos et finy leur vie par
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douleur plongiez dedans griefz perilz et
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dangiers. En ce point voit on que ie Venus
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suis vne deesse de qui lempire est congneu
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par tout le monde spacieux. Et de nostre
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poictrine courent molles et souefues delices
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riset cantiques pleins de ieux. Soubz moy
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aussi sont les treslongues destinees et dis⸗
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positions de saine antiquite. Soubz moy
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se auigorent les iours blans et chanuz et
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les heures secondes. Iadis Paris le filz de
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Priam par lequel troye donna lieu aux
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achins et gregoys porta en ses mains de
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nostre royaume les signes florissans: et
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obeist aux biens desquelz est ma puissance
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Cleopatre aussi par honnorement et culti⸗
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uement fier et orgueilleux iadis seruit a
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moy. Et si menay mes blandices iusques
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aux murs canopeens. Affrique me congnoist
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et Hammon le cornu aussi. Les Numydes in
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fernees Athlas maurisien me honnorent In
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de venere noz delices. Et tous ceulx qui
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soubz le soleil rutilant a son leuer nourris⸗
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sent leurs membres candides et beaulx.
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Par moy ducteure sobriete est pulsee et chas
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see de tout le monde. Le sarmate nen est point
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exempt de mes dartz. Le partain/ Le gete/
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Le hystrien/ Le tracien/ Le sicambre qui a
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tousiours les cheueux crespes nen sont point
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exemps aussi. Car noz traitz sont enuoyez
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par les lieux et places de diuerses gens. Ia⸗
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dis honnorerent noz autelz les anciens phi⸗
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losophes desquelz les escriptz demeurent def
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fendans moy et ma secte: pourtant que noz biens
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prouffitent sans labeur ou trauail corporel
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Et tousiours auecques nous est glouton⸗
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nie et la feruente gloire de la table. Ma vie
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nest point soubz les heaulmes. Noz corps
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ne couchent point en dur estrain ou lit maul
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uais. Mais leur baille fine plume et mol
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lit pour leur repos. Et doit on noter que si
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molles delices et toute luxure ne me suiuoy
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ent tant de si grans roys neussent pas entre
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mes doulx et amoureux chasteaulx: ne te⸗
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nu mes doctrines par lesquelz roys qui ne
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querent que volupte ie domineray victori⸗
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euse en tout le monde. Et de ce vous donne
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exemple le roy sardanapalus qui delais⸗
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sant les faitz royaulx honnora les illecebres
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et voluptez du corps en la fleur de ses ans.
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Iadis romme la belliqueuse sur toutes ter
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res crainte sua par nostre amour. Car les
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ioyes de plusieurs leurs sont donnees en plu⸗
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mes molles. Et ne desirent point les ieunes
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cueurs/ froit/ cruelle fain ou necessite: mais
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nous est repos tresagreable. Car realement
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nous nourrissons noz oysiuetez sans per⸗
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turbation. Toute nostre felicite est en ieux
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ris/ plaisances/ esbatemens/ a boire bons
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vins et mengier viandes delicates: fouyr
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soucy/ trauail/ et peine/ dormir longue ma
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tinee/ prendre les plaisances damours: et
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vser de toutes gentillesses. Et pourtant vous
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ieunes hommes dont les cueurs sont ten⸗
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dres et molz. Vous pareillement anciens
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desquelz laage est plus pleine dans baillez
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sa voz oreilles et les porrigez a ce que ie dy
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Querez voz plaisances et ioyeusetez tant
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que vous estes en ce monde: car laage aux
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mortelz court a la maniere deaue. Les
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iours courent sans fin et pourtant que vous
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auez temps/ lieu/ et espace prenez viandes
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melliflues et toutes deliciositez. Car apres
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la mort il nest aucune volupte.
o iiii

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Qui mea pro
sequitur mi ⸗
les. etc.

66
Qui mea
spreuerunt
quondam etc.

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Quondam pri
amides. etc.

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Non mea
sub galeis
vita. etc.